Bilan "Bruit aérien"

Dans le détail, le travail portant sur la thématique du bruit aérien a donné lieu à la création des 4 pages suivantes (Cliquez sur l'icone pour ouvrir la page)

- Ateliers : description des 8 ateliers réalisés avec les habitants, les élus et les chercheurs;
- Méthode : description de la méthode et des données mobilisées pour réaliser ce travail;
- Pédagogie : éléments explicatifs sur les concepts d'acoustique ou d'aéronotique, important de maîtriser pour bien appréhender les résultats;
- Résultats : ensemble des données ou cartes produites sur la thématique "bruit aérien".

La réunion a débuté par une présentation qui a durée environ 1h30. Elle a été entrecoupée de différents témoignages d'habitants, en présentiel ou via des capsules vidéo / audio préalablement enregistrées, qui ont permis d'illustrer les différentes phases du projet.
Ci-dessous (ou ICI), vous retrouverez le support de présentation utilisé lors de cette réunion.

À l'issue de la réunion, les participants étaient invités à un moment de convivialité et d'échange dans le hall de la Maison du Dévoloppement Durable. Dans cet espace, des panneaux (posters) étaient présentés. Des habitants, membres du projet SonoRezé, étaient présents devant chacun d'entre eux afin de faire une explication de texte lorsque nécessaire.

Ci-dessous, vous retrouverez une partie des panneaux affichés (Cliquez sur l'image pour voir le fichier en haute résolution) :

Une méthodologie collaborative

L’action sur le bruit des avions menée dans SonoRezé s’intègre dans un cadre de recherche-action collaborative, entre la ville de Rezé, les habitants et les chercheurs. L’intérêt de la mobilisation de ce triptyque est de s’appuyer sur l’expertise de chacun pour proposer un protocole d’action qui puisse influer sur les politiques locales, et permettre une appropriation des savoirs produits durant le processus.

Huit ateliers ont permis un partage des expériences et des connaissances. En premier lieu, un travail de pédagogie (à retrouver notamment ICI) a montré l'importance de disposer d'une base commune de vocabulaire et de connaissances, notamment concernant les indicateurs usuels et les méthodes règlementaires de calcul du nombre de personnes gênées.

Ensuite, il s’est agi d’identifier une série de préoccupations relatives aux nuisances aériennes :
- Trajectoires : nombreux sont les habitants qui disent voir passer des avions au-dessus de leur logement alors que ce n'était pas le cas précédemment ;
- Sommeil : les habitants témoignent du réel impact du bruit des avions sur leur sommeil, notamment la problématique des réveils dès 6h du matin, et du non-respect du couvre-feu ;
- Gêne : les habitants se sentent mal représentés par les chiffres de gêne issus des documents officiels (cartes de bruit, PPBE).

Les discussions collectives avaient pour finalité de définir quelles actions, en réponse à ces trois préoccupations, pouvaient être menées par le triptyque habitants / Ville de Rezé / chercheurs. De ces préoccupations ont découlé 4 actions, sur lesquelles l’ensemble des participants s’est mis d’accord pour travailler : l’élaboration d’une carte de la perception du bruit par les habitants, l’analyse de la variabilité du bruit des avions, la production de chiffres de sensibilisation au bruit des avions, et la diffusion d’une enquête de gêne. Pour les actions le nécessitant, des analyses de données fiables ont été menées par les chercheurs (voir ICI).

Résultats

Trajectoires

L'analyse proposée montre en effet que les trajectoires ont évolué sur le territoire rezéen. Même si ceci s'explique pour partie par l'augmentation du nombre de vols, il est avéré que certaines zones historiquement épargnées ne le sont plus désormais. Une meilleure communication sur ces évolutions est attendue par les habitants (+ infos).

Sommeil

L'analyse réalisée à partir des données issues des stations de mesures montre qu'effectivement les niveaux sonores sont plus importants sur la tranche 06-07h, une tranche horaire critique puisque qu'il s'agit de la fin de nuit des habitants. Dans ce contexte, les chercheurs ont estimé qu'un avion décollant à 6h et survolant Rezé réveille en moyenne environ 200 Rezéens (+ infos) (un calcul sur toute la métropole nantaise aboutirait à un nombre de réveils bien plus élevé). En parallèle, l'analyse des trajectoires a permis de montrer que de très nombreuses compagnies ne respectent pas le couvre-feu (fixé de 00h à 06h), environ 1 vol par nuit en moyenne entre avril 2022 (début du couvre-feu) et fin 2023 (plus d’un tiers étant dû à la compagnie Volotea) (+ infos).

Gêne

Des calculs réalisés par les chercheurs ont montré que les chiffres de population impactée par le bruit aérien et annoncés dans les documents officiels (tels que le PPBE) sont sans doute très largement sous-estimés. En effet, ces calculs indiquent 5000 rezéens impactés le jour* et 3000 la nuit**, lorsque le PPBE n'en décompte respectivement que 150 et 0. Cet écart s'explique notamment par la différence de seuils (en dB) utilisés pour décompter la population impactée. La méthode règlementaire retient en effet des seuils élevés, en deçà desquels une proportion significative de la population est gênée selon les dernières publications de l'Organisation Mondiale de la Santé (+ infos).

* beaucoup ou extrêmement gêné de manière générale
** beaucoup ou extrêmement gênés durant la nuit ou lorsqu’ils souhaitent dormir

En complément, une enquête de gêne en ligne a été menée, publicisée dans le Rezé mensuel (+ infos). Les habitants étaient invités à répondre à deux questions sur la gêne et la perturbation au sommeil, conformes à la littérature scientifique et demandées dans la norme ISO/TS 15666:2021, et à 5 questions contextuelles classiques (quartier, tranche d’âge, etc.). 873 personnes, soit environ 2% de la population rézéenne, ont contribué, dont 531 se déclarent beaucoup ou extrêmement gêné de manière générale, et 458 se déclarent beaucoup ou extrêmement gênés durant la nuit ou lorsqu’ils souhaitent dormir. Ces seuls chiffres (et alors que seulement 2% de la population a répondu), suffisent à montrer que les impacts indiqués dans le PPBE sont sous-évalués.

Toutes ses données mises ensemble permettent de déduire l'impact sanitaire du bruit aérien sur la population : ce sont 300 années de vie en bonne santé sont perdues tous les ans à l’échelle de Rezé (+ infos).

Conclusions générales

Au-delà les résultats techniques décrits ci-dessus, l’expérimentation d’une recherche-action collaborative sur le thème du bruit des avions, fait émerger les pistes d’actions suivantes :
- Œuvrer pour plus de transparence dans l’observation des nuisances aéroportuaires, notamment par l’ouverture des données;
- Améliorer la communication et mieux partager les connaissances;
- Associer les habitants dans différents comités décisionnels.

Cette réunion publique et ce travail sur la thématique du bruit aérien de manière plus générale, ont connu un certain écho dans la presse. Vous trouverez ICI une sélection d'articles ou reportages y faisant référence.