Mieux les comprendre pour les utiliser à bon escient
Sur cette page nous présentons les principaux indicateurs acoustiques, notamment utilisés dans les documents réglementaires.
Lorsque nécessaire, nous apportons un éclairage critique afin de mettre en lumière leurs avantages ou limites.
De manière générale, le bruit dans l'environnement a tendance à varier en permanence (même en faible intensité) (ex: trafic routier). Pour donner une idée de l'impact moyen du niveau sonore, on utilise l'indicateur de niveau équivalent, qui représente la moyenne "énergétique" du bruit émis sur une durée de temps T.
Le Leq est l'indicateur qui représente le niveau sonore équivalent (exprimé en décibel dB), sur le temps de la mesure. De manière simple, il est assimilé à la "moyenne acoustique" de la mesure.
Comme le Leq, le LAeq représente le niveau sonore équivalent. La différence réside dans le fait qu'il est adapté à l'oreille humaine et appliqué aux bruits dans l'environnement. À ce titre, il est exprimé en dB(A).
Le niveau équivalent est un indicateur qui permet de rendre compte de manière simple du niveau sonore moyen, sur une période donnée. Néanmoins, il ne permet pas de comparer différentes mesures entre elles. En effet, de par sa nature "moyennée" il ne permet pas de restituer la dynamique d'une mesure. Ainsi, deux mesures portant sur des environnements sonores très différents, l'un avec de fortes variations et l'autre plutôt stable en terme d'intensité, pourront avoir au final le même niveau équivalent. Le schéma ci-dessous illustre ce soucis.
Dans le même esprit, on constate que le LAeq est un indicateur très sensible aux pics sonores. Ainsi, si sur la durée d'une mesure on rajoute 20 dB(A) juste 1% du temps, alors le LAeq est augmenté de 3 dB(A). Or, comme vu ICI, augmenter de 3 dB(A) une source sonore est équivalent au fait de doubler cette source sur la durée de la mesure. Un pic sonore, même s'il n'est pas représentatif de la mesure globale (comme par exemple un scooter qui passe dans une rue calme), aura donc un impact très important sur le niveau équivalent final.
→ +20 dB(A) pendant 1% du temps = doubler la source sonore
LA10 |
Niveau sonore dépassé 10% du temps par rapport à la durée de mesure T (exprimé en dB(A)) |
LA50 |
Niveau sonore dépassé 50% du temps par rapport à la durée de mesure T (exprimé en dB(A)) |
LA90 |
Niveau sonore dépassé 90% du temps par rapport à la durée de mesure T (exprimé en dB(A)) |
LA10 - LA90 |
Différence entre les niveaux LA10 et LA90 caractérisant la dynamique des niveaux sonores observés pendant la période T (exprimé en dB(A)) |
LAmax |
Niveau sonore le plus élevé mesuré pendant la période T (exprimé en dB(A)) |
La directive européenne 2002/49/CE portant sur "l’évaluation et la gestion du bruit ambiant" spécifie que le jour dure 12 heures, la soirée 4 heures et la nuit 8 heures. Dans ce contexte, la réglementation française indique que les niveaux équivalents, tels que le LAeq, doivent être basés sur les trois périodes horaires listées ci-dessous :
- 06-18h : LAeq pendant le jour (Lday en anglais)
- 18-22h : LAeq en soirée (Levening en anglais)
- 22-06h : LAeq pendant la nuit (Lnight en anglais)
Le LDEN correspond au niveau équivalent (LAeq) calculé sur une période de 24h. Ici "DEN" signifie "Day-Evening-Night" ("Jour-Soir-Nuit" en français), soit les 3 périodes réglementaires citées précédemment.
Pour calculer ce niveau équivalent, nous partons du principe que les intensités sonores le soir et la nuit sont plus faibles que la journée. Pour compenser cette baisse et ramener les 3 périodes sur un même plan de comparaison, les niveaux sonores mesurés le soir et la nuit sont pénalisés respectivement de 5 et 10 dB(A). En d'autres termes, ces niveaux sont augmentés de 5 et 10 dB(A) lors du calcul de la moyenne énergétique. Le schéma ci-dessou illustre cette logique.
La formule qui en découle est la suivante :
À l'instar du LDEN, le LDN correspond au niveau équivalent (LAeq) calculé sur une période de 24h. La différence réside ici dans le fait que cet indicateur porte sur seulement deux périodes "Jour-Nuit" (Day-Night : DN), qui diffèrent de celles définies par la réglementation (voir plus haut). On appliquera par exemple les péridodes suivantes : Jour = 06-22h / Nuit = 22h-06h.
Remarque :
"Dans le cas de bruits générés par le trafic aérien, le Ldn et le Lden ne sont pas relatifs à une journée particulière, mais à une année complète. Dans les définitions précédentes, il faut donc étendre les périodes d’observation à 365 jours, en conservant la distinction jour-soirée-nuit et les mêmes pénalisations. Cela pose d’ailleurs des problèmes pour la mesure de ces indicateurs, lorsqu’il n’est pas possible, pour des raisons pratiques, de maintenir un sonomètre en opération au même emplacement, pendant une année complète. On définira alors une période suffisamment représentative pour la mesure (exemple : 14 jours consécutifs, contenant au moins un week-end)." (Source)