Objectif du projet

La régulation des environnements sonores est un enjeu majeur de la fabrique urbaine, dans un contexte de densification de la ville, d’augmentation des mobilités et de demande sociale forte de calme. Mais cette régulation se heurte à un hiatus entre, d’une part, des approches quantitatives, objectivées et normatives du bruit, parfois éloignées des perceptions, et, d’autre part, des approches sensibles et qualitatives qui rendent parfois difficiles les généralisations.

L’objectif du projet Sonorezé II, co-construit entre la Ville de Rezé, l’UMRAE (Unité Mixte de Recherche en Acoustique Environnementale) et le laboratoire ESO - UMR 6590 (Espaces et Sociétés), est de proposer un protocole de diagnostic citoyen des environnements sonores qui soit transposable sur des territoires variés. En particulier, il s’agira d’étudier les modalités du recours à un outil participatif, l’application smartphone NoiseCapture, développée par l’UMRAE, pour valoriser les savoirs habitants et faciliter l’association des habitants dans l’élaboration de politiques publiques. NoiseCapture permet à chaque habitant de faire des mesures objectivées depuis son smartphone calibré, pour élaborer une carte de bruit participative.

SonoRezé II fait suite au projet exploratoire Sonorezé, financé par l’I-Site Future dans le cadre de l’appel à projet 2021 «chercheur.e.s – citoyen.ne.s» - (en savoir plus).


Triptyque «Collectivité – Habitants – Chercheurs»

Le projet Sonorezé s’appuie sur un triptyque «Collectivité locale (élus et services) – Habitants – Chercheurs», dialoguant autour de la question du diagnostic et de la gestion des environnements sonores urbains.
Une des modalités d'échange entre ces 3 acteurs consiste à la participation à des groupes de discussion (en savoir plus).

Le mot des élus

«L’environnement et notamment la question du bruit est une préoccupation majeure chez les Rezéens. C’est ce qui ressort du diagnostic santé réalisé en 2022. SonoRezé nous permet d’aller plus loin dans la perception du bruit par les premiers concernés : les habitants. Avec en ligne de mire, et annoncé dans notre projet de mandat, l’ambition de réduire les nuisances sonores.»

Philippe Audubert, adjoint en charge de la santé


«SonoRezé nous permet de nous interroger collectivement sur la qualité sonore de notre ville. Quels environnements sonores souhaitons-nous pour Rezé ? Quels moyens d’action pouvons-nous déployer ? Il est possible d’agir sur le bruit urbain si cette question est prise en amont des projets d’aménagement et d’urbanisme notamment. Plusieurs autres collectivités en France manifestent un grand intérêt pour ce projet inédit.»

Claire Guiu, adjointe en charge du pôle aménagement, paysages et écologie


Une articulation autour de 4 axes

Ci-dessous sont présentées les tâches prévues pour le projet SonoRezé II.

Tâche 1

Animation d’un groupe d’habitants et sensibilisation sur les questions du bruit

L’objectif de la tâche 1 sera de constituer un groupe d’habitants sensibilisés à la problématique du bruit en ville et actif dans la mesure et les groupes de discussion. Pour rendre la prise de mesure accessibles aux habitants non équipés de smartphones Android, des smartphones reconditionnés seront mis à disposition à la Maison du Développement Durable de Rezé dans le cadre du projet.
Des séances de mesures collectives seront organisées régulièrement, dans des lieux variés de la ville, pour favoriser l’esprit de groupe et la collecte de données. Il est à noter qu’aucun enregistrement sonore n’est effectué et que les données collectées sont complètement anonymisées.

Des actions de sensibilisation seront menées, intégrant des séances de mesures collectives, dans des écoles, maisons de retraites, centres socio-culturels, de la ville.

Les membres du groupe «habitant» seront sollicités pour définir collectivement des actions à mener, en lien avec les élus, autour de la problématique des environnements sonores. Des groupes de discussions seront formés et se réuniront. Le recours à différentes modalités pour l’élaboration d’action concertées seront étudiées (en fonction du nombre de participants, cela pourra comporter des ateliers, des études de scénarios, ou encore un travail collaboratif en ligne).

Tâche 2

Améliorations techniques

Les retours d’expérience faits par les habitants lors de la première expérimentation Sonorezé sont très précieux. Ils serviront à améliorer la pertinence des cartes produites ainsi que l’ergonomie de l’application NoiseCapture. Dans le cadre du projet Sonorezé II, il est prévu de modifier l’application pour affiner les questions sur la perception des environnements sonores.

De plus, une tâche de maintenance de l’application sera assurée, intégrant notamment les retours que pourront faire les participants au projet sur l’ergonomie de l’application.

Enfin, de nouveaux microphones numériques seront testés en laboratoire (salle semi-anéchoïque de l’UMRAE), pour quantifier cette amélioration, et déceler les adaptations potentielles à apporter à NoiseCapture.

Tâche 3

Questionnements scientifiques

Le projet Sonorezé II comporte également un questionnement scientifique sur les points suivants:

- Amélioration des protocoles d’élaboration des cartes de bruit, à partir des processus participatifs : travail sur les interpolations temporelles et spatiales (comment utiliser les mesures réalisées pour estimer les niveaux sonores dans la même rue, ou à un autre période ?), travail sur la représentation des cartes, pour les rendre les plus compréhensibles possibles.

- Analyse du processus d’appropriation de la problématique du bruit par les participants, et en quoi la participation peut modifier les perceptions des environnements sonores.

Tâche 4

Sonorezé sur d’autres territoires ?

L’objectif de Sonorezé II est de proposer un protocole de diagnostic et de gestion des environnements sonores associant les citoyens, et pouvant être transposé à différents territoires, sans recours aux chercheurs. La question opérationnelle du caractère transposable de la démarche sera donc posée et fait l’objet de la tâche 4, à travers les deux points suivants :

- Observation de la démarche par un groupe d’experts et d’acteurs territoriaux : Un groupe d’observateurs, composé d’experts et d’acteurs territoriaux, sera constitué en début de projet, et sera invité à réfléchir aux modalités du déploiement de la démarche dans d’autres territoires, au travers de deux journées d’étude.

- Séminaires interrogeant : Deux séminaires majeurs seront organisés, à la moitié et à la fin du projet, où seront invités des collectivités territoriales diverses : grandes métropoles, mais aussi villes moyennes ou communes rurales. Des artistes locaux et les habitants seront associés au rendu, selon des modalités à définir : performances artistiques, etc.